Mouthfill ou
frenzel bouche pleine

Inventée par Eric Fattah le Mouthfill ou Frenzel “Bouche pleine” est une technique de compensation profonde qui est utilisée aujourd’hui par la majorité des athlètes.

Comme dans le Frenzel avancé, l’idée est de constituer un réservoir d’air plus important. Les joues seront gonflées et la mâchoire abaissée pour augmenter le volume stocké. La compression sera constante et réalisée avec la mâchoire, les joues puis la langue.

Sommaire
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    LA TECHNIQUE DU MOUTHFILL

    Généralement l’apnéiste descend jusqu’à une certaine profondeur (cela dépend de la profondeur visée voir paragraphe plus bas) avec sa technique de base (Frenzel ou en BTV). Une fois atteinte, il réalise un effort expiratoire appelé charge qui va venir remplir complétement l’espace oropharynx (charge B) ou oropharynx et rhinopharynx (charge M).

    L’air est ensuite envoyé dans les trompes d’Eustache grâce à la compression de la mâchoire, des joues et de la langue (qui passera d’un bloc T, Ka, Ga).

    À la fin de l’étape de compression la langue sera complètement poussée contre le voile du palais.

    GESTION DU RÉSERVOIR D’AIR

    La difficulté du Mouthfill réside dans la gestion du réservoir d’air. Si la compression n’est pas constante, il y aura des variations de volume dans la bouche qui incitera la glotte à s’ouvrir et l’air sera aspiré par les poumons. Une mauvaise coordination des éléments de compression (mâchoire, joues et langue) occasionnera également une ouverture de la glotte.


    Si cela se produit à une profondeur proche de notre volume résiduel, il ne sera pas possible de récupérer l’air et la descente s’arrêtera.

    Possibilités du mouthfill

    Lorsque la technique est correctement maitrisée, il est possible d’atteindre un coefficient K de 3,5 (voir chapitre Frenzel avancé). Ce qui signifie que des profondeurs importantes pourront être atteintes. Il est donc obligatoire de compenser le masque en même temps que les oreilles. Pour garder une pression constante il suffit de relâcher très légèrement une narine pendant un court instant lors de la compression, pour équilibrer le masque, et éviter un barotraumatisme.

    Relâcher très légèrement une narine permet de ne pas faire chuter d’un coup la pression appliquée sur les trompes d’Eustache.
    Un apnéiste, qui est capable de gérer correctement le Mouthfill, avec une charge pleine effectuée à 10 m, pourra atteindre 60 m de profondeur.

     

     

    K = 3,5
    A 10 mètres, nous faisons une charge M.
    60 mètres est la profondeur atteinte en égalisant le masque.
    La pression à 10 mètres est de 2 bars, la pression à 60 mètres est de 7 bars.
    7/2 = 3,5 = K

    Profondeur de la dernière translation


    Pression ambiante

    K

    Profondeur théorique atteinte

    10 m

    2 bars

    X 3,5

    7 bars

    60 m

    20 m

    3 bars

    X 3,5

    10,5 bars

    95 m

    30 m

    4 bars

    X 3,5

    14 bars

    130 m

    Lorsque la technique est bien acquise, il est possible d’atteindre 60 m de profondeur en effectuant une charge complète à 10 m. La quantité d’air est quand même dépendante de notre anatomie et sera légèrement différente d’un individu à l’autre (espaces morts dans le rhinopharynx, capacité de stockage dans les joues).

    Si l’apnéiste n’est pas capable d’atteindre un ratio de 3,5 ou 3 cela signifie que la technique n’est pas maitrisée. Il faut chercher à améliorer la gestion de l’air plutôt que d’essayer de charger plus profond.

    Effectuer un effort expiratoire en profondeur est difficile et nécessite d’avoir entrainé notre capacité expiratoire (étirements et ventilation). Les blessures pulmonaires sont très fréquentes chez les personnes qui ne sont pas prêtes physiologiquement à effectuer des charges en profondeur.

    En pratique, la charge complète ne sera pas effectuée à la profondeur la plus profonde. Un premier effort expiratoire sera effectué dans peu d’eau (par exemple 10 m) et le réservoir sera complété au fur et à mesure de la descente.

    La translation effectuée en profondeur sera beaucoup plus faible que si l’apnéiste réalise une charge totale.

    POSSIBILITÉS DU MOUTHFILL AVEC UN PINCE-NEZ

    Profondeur de la dernière translation

     

    Pression ambiante

    K

    Profondeur théorique atteinte

    10 m

    2 bars

    X 4

    8 bars

    70 m

    20 m

    3 bars

    X 4

    12 bars

    110 m

    30 m

    4 bars

    X 2

    16 bars

    150 m

    Les formations proposées chez ecoleapnee ont été conçues pour vous accompagner dans l’apprentissage des techniques de compensation.

    Sources :

    Equalization for freediving – Federico Mana – © 2010 Magenes Editoriale srl

    Specific training for freediving – Umberto Pelizzari – © 2015 Magenes Editore S.p.A

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